L’invasion du monde par les substances chimiques est un sujet assez garni en risques de toutes sortes pour qu’on n’y ajoute pas de spectres supplémentaires, tels que l’accroissement de cas d’androgynie ou d’hermaphroditisme. On laissera donc aux scénaristes de films d’épouvante l’évocation d’un monde futur où des légions de fillettes pubères affronteraient des phalanges de garçons autistiques. Pour s’en tenir à la surcharge d’anti-androgènes que subissent actuellement les humains du sexe féminin, on ne peut cependant écarter l’hypothèse d’un abaissement progressif de l’âge de la puberté. Les conséquences juridiques en sont évidentes, car il deviendrait alors inévitable d’envisager un abaissement de l’âge du majorat.
Une étude globale des effets de deux ou trois décennies d’usage de produits contenant du BPA et de ses répercussions sur le seuil de la puberté féminine serait une entreprise considérable et prendrait sans doute plusieurs années ; elle serait cependant justifiée par les éléments que voilà. Car ceux-ci suscitent l’hypothèse que vingt ou trente ans ou plus d’usage, par les mères et par les filles, de produits contenant du BPA, de la tétine et du biberon aux shampooings, sans parler d’autres produits et sans exclure les interactions du BPA et des phtalates, ont vraisemblablement entraîné des effets sur l’évolution de la croissance des femmes